Faire vivre l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

COMMUNIQUE DE L’UNION DEPARTEMENTALE DES CENTRES SOCIAUX ET SOCIOCULTURELS DU HAUT-RHIN SUITE AUX ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015

Mulhouse, le 16 Novembre 2015

Après les terribles attentats du 13 Novembre à Paris, quels mots peuvent exprimer l’indicible ?

Les actes de Vendredi soir ont fait des centaines de victimes, décédées ou gravement blessées, et ont dévasté des familles entières.
Nos pensées les plus émues et sincères vont d’abord à toutes ces victimes et à leurs proches touchés par ces actes odieux. Si l’on ne peut se mettre à la place de ces femmes et de ces hommes atteints au plus profond de leur être, ils n’ont jamais été aussi proches de nous, car c’est notre société qui a été attaquée.

Les attaques ont visé, dans un quartier très fréquenté, des personnes de nationalités et de confessions plurielles, d’origines et de milieux divers.
Ces actes odieux ne sont en réalité pas aveugles, car ils visent à détruire ce qui fait socle : le vivre ensemble dans un pays libre, démocratique et laïc, en tuant les gens qui portent et animent les valeurs de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
Rappelons-nous qu’en un mois, en Turquie, en Egypte ou encore la semaine dernière au Liban, l’obscurantisme et le fanatisme ont frappé sans distinction des individus refusant d’être soumis à une idéologie qui nie les Droits de l’Homme.

Rappelons-nous encore qu’au début de cette année 2015, notre pays était frappé au cœur de sa liberté de pensée, d’expression et de conviction.

A travers ces actes de terreur, c’est tout simplement ce qui fait notre humanité que l’on cherche à atteindre. Notre humanité, c’est aussi notre unité que l’on doit savoir porter haut et fort.

Mais au-delà des exhortations, que faire pour cultiver les principes les plus précieux et universels des Droits de l’Homme si durement éprouvés en ces temps tourmentés ?

Redisons-le : autant le chaos (voulu par les auteurs de ces crimes) consisterait à céder à la division et à la peur de l’autre, autant l’erreur serait de nier la gravité de la situation et des difficultés que traversent notre société et notre Monde aujourd’hui.

Pour dépasser les réactions instinctives que pourraient provoquer ces terribles événements, osons peut-être déjà simplement faire fructifier ce qui fait notre condition humaine : notre capacité à réfléchir, à écouter, à débattre pour que la pensée ne cède pas face à l’ignorance et à l’intolérance.

C’est pourquoi notre Union Départementale ainsi que notre Fédération Nationale encouragent dans les jours qui viennent, mais aussi dans la durée, le développement d’espaces d’échange et de discussion, formels ou informels, en particulier au sein des Centres Socioculturels, fidèles aux valeurs de l’Education Populaire.

Ainsi, chacun, à notre niveau, essayons plus que jamais de faire vivre l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : «Tous les êtres humains sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.»

Jean-Yves RUETSCH, Président de l’UD CSC 68

Portons nos valeurs avec humilité et dignité.

Marie Hélène Ciszewski, présidente du Centre socioculturel du Neudorf

Nous sommes le 14 novembre lendemain d’une tempête d’inhumanité, il n’y a pas de mots pour expliquer l’insensé, l’incommensurable de ces actes déshumanisants.

Nous nous sommes engagés à porter des valeurs fondatrices :
– la dignité humaine en reconnaissant la liberté de tout homme et de toute femme,
– La solidarité comme conviction de notre capacité à vivre ensemble,
– La démocratie pour permettre le débat et le partage pour une société ouverte.

Au lendemain de cette réalité irréaliste, c’est :
– le temps du silence et du recueillement, le temps de l’écoute, le temps de la réflexion, le temps de la solidarité et de la dignité humaine.
– Le temps de ne pas permettre la stigmatisation, de protéger la liberté de tous, l’égalité de tous et la fraternité avec tous.
– Le temps de l’union, du respect des uns et des autres.

Portons nos valeurs avec humilité et dignité.

En signe de solidarité, je propose de donner à chaque personne venant au centre une bougie signe de solidarité aux victimes, signe de chaleur et d’espoir. Chacun restant libre de l’allumer, de la transmettre.

Lors du prochain conseil d’administration nous observerons une minute de silence et pour ceux qui le souhaitent, nous allumerons une bougie.
Merci pour votre soutien

Hier mon père pleurait

Par Anne-Catherine Barthelon, centre social de Tournon

Hier mon père pleurait
Mon père ce héros, avait le journal ouvert sur ses genoux, à la page où les portraits des jeunes victimes de l’attentat étaient publiées
Et mon père pleurait
Mon père , 90 ans, mon héros parti malgré lui, en indochine à 20 ans, lui qui a mis des années avant de raconter , il pleurait..
parce qu’il sait ce que c’est que d’avoir un fusil dans les mains, de tout faire pour éviter de tirer, de faire demi tour dans  les rizières lorsqu’ils se retrouvaient face à face avec les mêmes jeunes de leur âge…pour ne pas tirer, pour ne pas tuer.
il ne comprend pas…toutes ces victimes sont ses petits enfants..il pleure.

Citoyenne du Monde

Par Hélène Hudelaine, bénévole à l’ESAAC de Pessac

Comment nommer cet ennemi de la Liberté, du Vivre ensemble, du Partage, de l’échange pluriculturel, de l’Humanité tout simplement ?

La France a été une fois de plus touchée en son sein, dans un quartier parisien qui représente la mixité, mais également l’endroit où les Français s’expriment depuis si longtemps quand ils sont heureux, mécontents, ou en colère !

Place de la République, Bastille, Charonne … Cette frappe barbare a été très clairement organisée et ciblée… mais le résultat escompté par ces fous emplis de haine, ne s’est pas produit !

C’est un échec, car malgré la peine infligée, les Parisiens, les Français et tous les pays pour lesquels la Liberté est une évidence, se sont tous levés dans une belle Fraternité et une compassion sans faille !

Aujourd’hui, il me semble URGENT que notre société libre et moderne doit sincèrement se poser les vraies questions, garder son sang froid et s’unir afin d’éradiquer cette vague assassine qui peut aujourd’hui toucher toute les démocraties !

Profondément choquée par cette haine qui frappe une fois de plus le peuple Français en cette fin d’année 2015, sans aucune retenue, des innocents et qui laisse les proches et amis dans une tristesse absolue, dont je ne peux qu’imaginer la peine et la souffrance engendrées !
Je suis de tous coeur avec chacune et chacun d’entre vous et compatis sincèrement à votre épreuve !
La France est avec vous et avec tous ceux qui directement ou indirectement ont subi ou subiront un traumatisme !

Tout ceci doit être stoppé au plus vite !

Nous devons, au-delà de ces évènements : garder le cap, rester dignes, responsables et surtout continuer nos activités militantes et conscientes auprès de nos Associations ! Car c’est ainsi que nous démontrerons notre détermination, notre volonté et notre choix de vivre libres et fraternels ensemble !

Malades contre l’humanitude

Par Jalal Lahmar, trésorier de la Fédération centres sociaux et socioculturels des Hauts de Seine.

« L’humanité devra mettre un terme à la guerre ou la guerre mettra un terme à l’humanité. »
– J.F Kennedy

Le Prophète Mohamed a dit :
 » Que périssent les extrémistes, que périssent les extrémistes, que périssent les extrémistes.  »

La juste réaction serait de faire front commun. Un front commun au sein duquel un corps clairvoyant murmure une quête a l’injonction silencieuse a l’oreille des esprits d’humanitude pour ensemble travailler, éduquer et construire l’avenir et non pour réagir aux drames et le circonscrire a une unité nationale fracturée.

C’est une lumière, un art de vivre et une philosophie de l’homme qui se joue en ce siècle, symbole d’un besoin vivifiant d’admettre que notre monde n’est jamais assez habitable en humanité tant qu’il y aura des fous de mort.

Alors donnons un coeur a l’humanité, donnons un coeur a l’amour pour vivre d’espérance et se reposer de souvenirs brillés doucement dans les yeux de nos enfants comme la promesse d’être l’espoir dans les jours difficiles, comme un noeud qui nous tient a la vie.

Barbares

Par Jocelyne Casavecchia, administratrice de la Fédération de la Meuse

Barbares, la démocratie et la laïcité vous font peur, c’est pour ça que vous perdrez, car c’est cela qui fait de nous des femmes et des hommes libres. Oui, nous aimons la vie, mais nous aimons encore plus notre devise « Liberté, égalité, fraternité ». J’ajouterais solidarité et laïcité. Solidarité avec toutes les victimes et leur famille. Fraternité: je suis musulmane avec mes amis musulmans, je suis juive avec mes amis juif, je suis chrétienne avec mes amis chratiens, je suis athée avec mes amis qui ne croient pas. Eux et moi sommes la France de l’égalité et de la liberté. Je suis et je reste Charlie.

Hier, c’est l’horreur…

Par Hamou Aguini, directeur du Centre Social & Culturel CONJUGUE à Argenteuil

Hier, c’est l’horreur… Hier, c’est l’horreur qui a frappé… Hier, c’est l’horreur qui a frappé nos cœurs ! Entre le bien et le mal…entre l’agréable et le détestable, entre la honte et l’honneur, entre l’acceptable et l’inacceptable, entre le vrai et le faux, entre l’illusion et la réalité, entre l’espoir et la crainte, entre joie et tristesse, entre nos peines, nos prières et la guerre … Aujourd’hui et demain, je choisi la Paix, l’Humanité et la Fraternité ! Mes condoléances à toutes les familles des victimes endeuillées, aux blessés et à leurs proches. Rassemblements, soutiens et consolations.

Les messages de soutien de nos partenaires européens

Plusieurs messages de soutien et de solidarité ont été adressés par nos amis de l’IFS (Fédération Internationale des Centres Sociaux) depuis l’Allemagne, les Etats-Unis, la Hongrie, la Finlande, etc. Nous en reproduisons ici deux en particulier.

« Nous sommes choqués et horrifiés par les attaques terroristes incroyables qui se sont passées hier à Paris. Nos cœurs et nos pensées vont à toutes les personnes touchées par cette tragédie. Si nous pouvons aider de quelque façon, faites le nous savoir, comment nous pouvons être là pour vous. Mon coeur est plein de tristesse. »

Renate Wilkening, Vice-présidente IFS Europe

« Nous sommes tristes et choqués par ce qui est arrivé en France. Comment est-il possible de comprendre et de réagir face à des actes aussi maléfiques et vides de sens, menés par si peu contre autant de gens? Tout le monde ici à New-York et aux Etats-Unis va penser à vous, en vous souhaitant la paix et le calme nécessaires dans des moments comme ceux-ci »

Michael Zisser, président de l’IFS

Ce vendredi à Paris

Par Nabil Kouidi, président de la Fédération des centres sociaux du Val d’Oise

C’est avec effroi et tristesse que je m’adresse à vous en tant que Président de la fédération des centres sociaux du Val d’Oise et citoyen français.

En effet, nous venons toutes et tous de vivre une tragédie indigne et inhumaine qui a frappé en plein cœur Paris ce vendredi 13 novembre 2015.

Des innocents et des innocentes ont été lâchement exécutés juste parce qu’ils voulaient vivre des instants de vie comme nous tous.

Je me sens complétement imprégné d’une souffrance intérieur pour plusieurs raisons : Habitant de la région parisienne à moins de 10 km de Paris et qu’en tant que français issus de l’immigration magrébine, je vais me sentir, dorénavant encore plus stigmatisé et peut être subir des représailles du à mes origines et mes croyances.

Je crois profondément aux valeurs républicaines de la France «  Liberté, Egalité, Fraternité » et que le rempart à cette barbarie lâche et inhumaine est par évidence le vivre ensemble.

Nous tous, en tant qu’acteurs de terrain qui prônons au quotidien la dignité humaine et le respect de chacun, devront poursuivre avec la plus grande ferveur notre combat dans nos quartiers, nos territoires et rester fraternel et solidaire entre nous.

Aujourd’hui dans mon centre social les visages étaient fermées, triste, car la tragédie de janvier à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher résonne encore en écho dans nos esprits. Et là on se dit qu’elle sera l’avenir pour nos enfants ?

Ce matin en déposant mon fils à l’école, la directrice nous a catégoriquement (et sans explications) interdit l’accès dans l’école et dans les classes. Mon fils de 3 ans ne comprenait pas et je n’ai pu lui expliquer les raisons, sauf lui dire « ne t’inquiète pas c’est exceptionnel tu es entre de bonnes mains », mais ça ne l’a pas convaincu. Il partit seul vers sa classe tête baissé sans explications face à cette situation. Actuellement je ne sais pas comment lui expliquer ce qui s’est passée, mais je sais que tôt ou tard il me posera des questions auquel je devrais apporter une réponse adapté à un enfant encore dans l’imaginaire et le féérique.

Cela montre à qu’elle point nous devons sans relâche, offrir des espaces d’échanges et de partage,  pour que la parole se libère « et que les amalgames s’estompent. Car ce que nous voulons avant tout c’est vivre libre dans un pays où l’acceptation de l’autre est une valeur intrinsèque.

 

Contre la barbarie

Par Roger MAUVILLY, Président de la Fédération des centres sociaux et socioculturels du Bas-Rhin

Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, la Fédération des centres sociaux du Bas Rhin s’associe à l’émotion collective ressentie par toutes les personnes qui habitent notre pays, nous exprimons aussi toute notre solidarité et notre compassion aux familles directement touchées. Ces attentats visent les valeurs fondamentales de notre républiques et compromettent le vivre ensemble qui est le fondement de nos actions. Rien ne peut justifier de tels crimes. La France et j’espère l’Europe réagiront à ce diktat. Notre fédération condamne fermement ces attentats. Les dérives de nos modèles économiques fragilisent nos démocraties car elles génèrent beaucoup d’inégalités et de pauvretés qui sont le terreau des violences que nous observons. À notre échelle départementale, la minute de silence que nous avons observée ce jour confirme notre devoir de combattre cet obscurantisme, d’aider les familles en difficulté, de résister aux amalgames multiples qui associent le monde musulman et le terrorisme. La mise en œuvre constante de nos projets au service des habitants, la valorisation des plus-values qui s’en dégagent, et notre volonté de développer l’action collective est le meilleur rempart que nous pouvons offrir dans ce combat permanent pour la défense de nos valeurs républicaines.

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