Endiguer le flot de repli et de refus de l’autre

L’équipe d’administrateurs et de salariés du Snaecso. ( Syndicat National des associations employeurs des centres sociaux) Syndicat qui négocie pour les employeurs au sein de la Branche Professionnelle ALISFA s’est exprimé ainsi sur son site:

Nous avons tous eu peur, nous avons tous eu mal vendredi, quand au fur et à mesure de la soirée nous avons découvert la violence des attentats.

Les évènements de ce week-end sont dramatiques, mais ils ne freineront en rien les actions mises en œuvre depuis toujours par les centres sociaux, les crèches ainsi que les associations de développement social local au sein de l’économie sociale et solidaire.

Tous, salariés comme bénévoles mettons en œuvre des projets dont les socles sont des valeurs de solidarité, respect, équité qui sont essentielles et peuvent aider dans la lutte contre la terreur.

Le Snaecso souhaite faire part de son soutien à tous ceux qui sont touchés de près ou de loin par ces attentats, mais espère aussi que l’action des associations endiguera le flot de repli et de refus de l’autre qui pourraient suivre ces évènements. Notre société n’est pas toujours juste et c’est aussi cela que les acteurs du lien social et familial essaient de corriger chaque jour.

 

Les jours meilleurs sont ceux que nous bâtirons ensemble

Le 16 Novembre, Jean-François Guyo, président de l’Association de Coordination des 3 Centres Sociaux d’Arras a  adressé ce message aux équipes bénévoles et salariés et le texte ci  dessous a été lu en amont des moments de silence:

Dans le respect des valeurs dont procèdent nos centres sociaux, nous nous associons au deuil national et, plus particulièrement nous (marquons) une minute de silence, ce midi, avec l’ensemble du pays. … D’autres actions ne manqueront pas d’être organisées, à notre initiative si nous le décidons

Notre République est en deuil mais elle ne cède pas. Le pays tout entier est en deuil.

Comme le laissaient présager les événements de janvier, notre pays a été attaqué. Il s’agit d’un attentat, commis sur notre sol, d’une ampleur inégalée depuis la dernière guerre mondiale ; un crime odieux commis par une organisation terroriste prétendument islamique.

Le choix du lieu est symbolique : frapper au cœur notre patrie, notre pays en sa capitale.

L’objectif recherché par ces criminels est clair : nous diviser, nous opposer les uns aux autres, semer l’horreur et, partant, la peur et la haine. Face à cet acte injustifiable et monstrueux une seule attitude s’impose : faire front commun, rester durablement unis et résister. Réaffirmer les principes qui fondent notre République : Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité.

Ne pas céder aux appels à la haine et aux guerres religieuses. C’est de l’humanisme universel que nous tirons notre force et notre légitimité ; au nom des droits et devoirs inscrits dans notre Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen et dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Sans distinction de sexe, de nationalité ni de religion.

Les jours meilleurs sont ceux que nous bâtirons ensemble.

 

Que sera demain?

Pierre Oblin, Président du conseil, en ouverture du conseil du Centre Social Torchy – Arras Sud mardi 17 novembre:

Mes amis

Le 11 janvier de cette année, un attentat a semé la terreur dans notre capitale.

Je pensais à l’époque que nous avions atteint le sommet sur l’échelle de l’horreur et de la barbarie. Dans la nuit de vendredi à samedi, j’ai vite compris qu’il y avait sur cette échelle, encore quelques barreaux.

Un mouvement de solidarité, local et national, s’est immédiatement installé. Sur des pancartes on pouvait lire des slogans « Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité ». Certains même criaient à voix haute « Même pas peur ».

Moi, je suis plus lâche, j’ai peur, pas pour moi évidemment, ma vie est derrière moi.
Non, j’ai peur pour nos enfants, nos petits enfants et les générations à venir.

Que sera demain ? De quoi sera-t-il fait ? Beaucoup trop de questions se posent en moi et je n’ai pas de réponse.

Hier à midi, une minute de silence devait être respectée dans tous les lieux publics et les écoles, devant mon poste de télé, j’ai respecté cette directive et je suis certain que la plupart d’entre vous ont participé à ce devoir

Je voudrais, avec vous, partager encore une fois une minute de silence pour rendre hommage aux victimes et aux blessés de ces attentats.
Merci

Pour la paix

Par Pascal Leclercq, Administrateur Centre Social Christiane Faure

Au delà de l’émotion que je ressens après ces évènement épouvantables, je rêve qu’un jour on en finisse avec notre défilé militaire du 14 juillet pour un défilé humanitaire où paraderaient les bénévoles de toutes les associations et ONG dont l’utilité dans ce monde a plus de valeur et de symbole que la puissance de tir de nos chars et autres avions de chasse.
Jeune, j’écoutais avec fierté le commentateur décrire chaque corps militaire. Aujourd’hui, après avoir découvert les centres sociaux, j’ai soif d’écouter, de lire avec émotion de belles histoires humaines remplies d’entraide, de solidarité, de respect…

Message de la Fédération des centres sociaux de Paris

Le conseil d’administration et l’équipe salariée de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de Paris s’associent à la douleur des familles et des proches des victimes des attaques.
La terreur semée par des fanatiques vendredi soir en plein Paris et en Seine-Saint-Denis a visé la liberté qui nous est chère et le mode de vie qui en découle.
Les actions menées dans les centres sociaux avec les habitants se poursuivent en associant toutes les personnes, toutes les cultures, tous les savoir faire. Le vivre ensemble reste notre mot d’ordre.
La tristesse et la colère qui nous animent sous le poids de l’émotion ne font que décupler la force de nos valeurs dans l’unité de notre réseau.
Œuvrons jour après jour à les porter résolument !

Solidarité – Démocratie – Dignité.

Message de Denise Cacheux, Présidente du centre social Lazare Garreau à Lille sud

Chers amis,

Depuis vendredi, la menace terroriste en France a changé de dimension. Les tueurs ont frappé et fauché des vies sans distinction. Cette réalité atroce a touché des proches de notre Centre Social. A ceux parmi vous qui connaissiez un mort ou un blessé, proche ou ami, je veux vous assurer de notre compassion.

Face à cette menace, nous ne devons pas nous arrêter de vivre. Nous ne devons pas cesser d’agir, d’entreprendre, de nous réjouir, d’aimer, ensemble. C’est la première forme de notre résistance à la barbarie des terroristes. Face à un adversaire qui veut détruire, de manière aveugle, notre capacité à vivre ensemble dans la diversité, continuons à faire vivre au centre social nos valeurs de solidarité, de démocratie, de dialogue, de dignité.

Refusons de céder à la peur. En ces jours de deuil national, je rends hommage, en votre nom, aux morts, aux blessés, à leurs familles, à leurs amis.

Présidente du Centre Social et Culturel Lazare Garreau, dans notre quartier de Lille-Sud si mélangé, si vivant, je vous aime tous, quels que soient votre origine, votre religion, vos convictions, votre couleur, votre culture. Je souhaite que, tous ensemble, nous poursuivions notre art de vivre en commun convivial, dans notre quartier multiculturel, dont les jeunes, si nombreux et si vivants, ont été particulièrement touchés par les événements de vendredi à Paris. Beaucoup de jeunes fréquentent notre Centre Social, beaucoup aussi ont des difficultés à s’insérer dans notre société. Nous souhaitons les accueillir.

Face aux défis sécuritaires, notre quartier à la chance d’abriter l’Hôtel de Police et le CHRU. J’en profite pour saluer et dire merci à tous ceux qui assurent notre sécurité et notre santé.

Tous ensemble, continuons à vivre avec nos valeurs, restons dignes, vivants, solidaires et fraternels.

Communiqué du Bureau la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de l’Essonne

Fathi Benjebria, Président, pour le bureau

Avec une violence inouïe, de nouveau, des terroristes ont frappé la France tuant et blessant des centaines de personnes ce 13 novembre. Après l’horreur de janvier 2015, après l’attaque du journal Charlie Hebdo, voici l’horreur de ce vendredi noir. Nous adressons en tout premier lieu notre solidarité et compassion aux victimes et à leurs familles et proches.


Cette terrible situation doit amener tous les responsables, mais aussi tous les citoyens à affirmer la nécessité de sortir de cette folie meurtrière et de s’unir pour faire face à cette menace qui est en train déstabiliser nos démocraties.

Il nous faut résister à la peur panique, à la lâcheté comme à la violence, à la haine aveugle, aux amalgames, aux stigmatisations.

Il nous faut résister pour chasser tous les obscurantismes et pour ne pas ressembler à ceux que nous combattons

Il nous faut résister et agir ensemble pour que plus que jamais l’union, la solidarité, la fraternité et la détermination nous guident afin que la France demeure un pays qui fait grandir paix et justice.

Hommes, Femmes, Citoyens de bonne volonté, nous encouragerons le débat démocratique avec raison et en évitant les pièges des amalgames et de la résignation.

La Fédération des centres sociaux et socioculturels de l’Essonne va ainsi s’attacher à mettre en place rapidement des espaces d’échanges, de réflexion et d’élaboration de propositions d’appui, d’actions afin que chaque acteur salarié ou bénévole puisse agir sereinement et agir au quotidien pour faire vivre nos valeurs sur les territoires où nos centres sont implantés.

En lien avec les valeurs de notre charte fédérale où Solidarité, Dignité humaine et Solidarité font sens, nous restons plus que jamais déterminés à défendre et à porter les couleurs du Bien Vivre Ensemble sous les bannières de Liberté, d’Égalité, de Fraternité.

 

Déclaration Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels du Val de Marne

Par Abdel-Krim ACHEMAOUI, Président, pour le conseil d’administration

C’est avec stupeur et émotion que nous vivons cette nouvelle série d’attentats qui a frappé Paris, la France dans la soirée de ce vendredi 13 novembre 2015

Par delà les maux d’une nuit d’horreur et d’effroi indescriptible, nos pensées vont d’abord aux familles des victimes, aux blessés et à leurs proches. Nous tenons à leurs exprimer nos plus sincères condoléances, notre entière solidarité et tout notre soutien dans ces épreuves difficiles qu’ils auront à surmonter.

Nous voulons aussi rendre hommage à l’immense dévouement et à l’expertise professionnelle dont ont fait preuve les équipes de secours médicales, et saluer également les forces de la puissance publique de notre pays, intervenues très rapidement sur les lieux du drame.

Notre indignation est totale et nous dénonçons ces actes criminels d’une sauvagerie insoutenable. Ils ont encore ciblé sciemment et indistinctement des innocents vulnérables, s’attaquant ainsi au principe même d’humanité pour nier le droit fondamental et universel à la vie des personnes. C’est inacceptable !

Nous nous joignons à l’émotion et au recueillement national et réaffirmons avec force notre attachement aux valeurs de notre République.

Néanmoins, si la puissance publique doit créer les conditions d’une réflexion en profondeur sur les mesures de sécurités essentielles à la protection de nos concitoyens, il nous semble aussi indispensable de nous interroger sur les causes de tels évènements au niveau national et international pour faire émerger l’apaisement nécessaire.

Nous restons plus que jamais déterminés à défendre et à porter les couleurs du vivre ensemble sous les bannières de Liberté, d’Égalité, de Fraternité. Hommes, Femmes, Citoyens de bonne volonté, nous encouragerons le débat démocratique avec raison et en évitant les pièges des amalgames et de la résignation. La fédération des centres sociaux du Val de Marne va ainsi s’attacher à mettre en place rapidement des espaces d’échanges, de réflexion et d’élaboration de propositions d’appui , d’actions afin que chaque acteur salarié ou bénévole puisse agir sereinement et efficacement sur les territoires où nos centres sont implantés.

Plus que jamais l’union, la solidarité, la fraternité et la détermination doivent nous guider pour que la France demeure un pays qui fait grandir paix et justice.

 

Développer les occasions de rencontres, de dialogues…

L’Union Regionale des  Centres Sociaux du Nord Pas de Calais, la Fédération du Nord, la Fédération du Pas de Calais :

Depuis les attentats ignobles du 7 janvier dernier, dix mois se sont écoulés, jusqu’à l’ignominie des attaques lâches et barbares de ce vendredi 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.
Le réseau des Centres Sociaux du Nord/Pas-de-Calais, son Union Régionale, les Fédérations du Nord et du Pas-de-Calais expriment sa solidarité et sa compassion en direction des victimes, leurs familles, leurs proches, leurs amis.
Ces attentats perpétrés en plusieurs endroits de la capitale française sont l’œuvre funeste d’assassins fanatiques manipulés par des obscurantismes, qui n’arriveront jamais à vaincre l’esprit de Liberté qui souffle en permanence dans notre pays et, plus largement, au sein de l’Union Européenne.
Ce terrorisme aveugle, sauvage et sanguinaire a frappé, cette fois, des personnes semblables à chacun(e) d’entre nous, qui avaient décidé de se retrouver et/ ou d’être un soir de fin de semaine dans des lieux de détente, de réjouissance, de rencontres amicales, sportive, musicale ou loisible.
C’est la société civile qui a été touchée directement, celle à laquelle nous appartenons, en premier lieu. Celle qui peut s’exprimer, s’engager notamment dans des associations  régies par la Loi 1901, qui contient en son premier article, le droit de s’associer librement, dans un but légal et d’agir collectivement ; c’est en particulier le cas le plus largement répandu des centres sociaux, et cette liberté fondamentale constitue le ferment de notre Vivre Ensemble.
Le temps présent appelle au respect, à la dignité et au silence du recueillement.
Mais demain, déjà, nous fait exprimer colère, affirmation et résistance.
Dans un contexte perturbé, au plan mondial, nous sommes convaincus que seules la solidarité, la dignité, la démocratie sont les valeurs avec lesquelles nous pouvons nous allier pour soutenir la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, avec les règles de la Laïcité.
Bon nombre d’initiatives ont été prises, ici, là et ailleurs, depuis le début de cette année 2015, et elles doivent se poursuivre, car elles sont porteuses de résultats et d’espoirs, pour les jeunes et les adultes. Elles constituent aussi une réponse saine et franche face aux réflexes de repli, de stigmatisations et de peurs de tous ordres.
Il faut poursuivre et développer encore ces occasions de rencontres, d’échanges, de dialogues, de convivialité et de projets en commun.
Notre réseau fédéré des centres sociaux, aux différents niveaux, sera à l’écoute de toute initiative et sollicitation allant en ce sens.

Mostafa GHEZAL, Président de l’Union régionale des centres sociaux du Nord-Pas de Calais
Michel BRULIN, Président de la Fédération des centres sociaux du Nord
Alain BOISSON, Président de la Fédération des centres sociaux du Pas-de-Calais

Urgence du débat

Par François Vercoutère, Délégué général FCSF

Nous ne pouvons que joindre nos voix pour exprimer nos sentiments mêlés de compassion en direction des victimes et de leurs familles et de colère ou d’incompréhension par rapport aux auteurs de cette barbarie.

Cette fois-ci pas de ciblage des victimes. Il ne s’agit pas de se venger de caricatures blasphématoires ou de l’appartenance à une confession religieuse haïe. C’est Madame et Monsieur « tout le monde » qui ont été visés ou tout du moins une certaine façon de vivre ensemble en bonne intelligence dans ces quartiers populaires de Paris.
Par contre, c’est bien la division, la peur, qui sont recherchées.

Notre président de la république a décrété très rapidement l’état d’urgence. C’est sa responsabilité. La sécurité maximum doit être recherchée, bien sûr.
Dans notre domaine de responsabilités nous vous proposons de décréter l’état d’urgence en matière de dialogue et d’ouverture maximum.

Ouvertures exceptionnelles en soirée, en week-end peut être, nous rêvons que les centres sociaux et socioculturels puissent devenir des espaces de résistance actifs face à cette barbarie. Il nous « suffit » pour cela d’être ce que nous sommes : des lieux où dialogue, respect de la dignité humaine, construction de la solidarité de proximité font face au sectarisme, à l’endoctrinement, au manque d’avenir.
Comment, après le temps de compassion pour les victimes, ne pas penser au désespoir d’un jeune de 20 ans qui, en France, trouve une issue attrayante dans la proposition de se faire sauter sur une terrasse de café en plein Paris ?

L’ouverture maximum c’est provoquer le dépassement des frontières, des silences,des absences de contact. C’est aller chercher des populations qui ne nous connaissent pas : habitants d’autres quartiers, familles isolées, milieux socio-économiques peu habitués à fréquenter nos structures, familles religieuses et politiques, syndicats, pour les inviter au débat.

De quoi débattre ? D’abord des questions des participants, de leurs inquiétudes, peut-être de leurs préjugés. Peut-être faut-il aussi interroger nos façons de vivre ensemble, interpeller sur les passerelles, sur les solidarités nécessaires.
Inventer ensemble un territoire…

> où les jeunes trouvent une place d’apprenti, de stagiaire dont ils ont besoin pour poursuivre leurs études parce que le milieu économique local veut bien relever le défi,

> où les associations se renouvellent, se parlent, se bousculent pour entendre ce que les jeunes veulent inventer de nouveau sans les obliger à aller le faire ailleurs par manque d’écoute, de place offerte.

> où le dialogue entre élus locaux et élus associatifs permet de bâtir des actions d’intérêt général riches et transformatrices,

> où la coopération et l’entraide sont les règles à l’école, mais aussi entre associations, ou entre acteurs économiques

> où les loisirs ouvrent au monde et à ses questions plutôt qu’à la découverte de loisirs prêts à consommer,

> où les parents seuls trouvent dans leur voisinage appui et coup de main,

> où les religions créent des espaces de dialogue permanents

> où le croisement de savoirs donnent au plus grand nombre les outils de compréhension de la complexité du monde…


Au vu des sujets proposés l’état d’urgence va devoir durer !

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