Par Jacques Pineau, ancien président du Centre social Cordes- Vaour, Président du Réseau Midi Pyrénées des centres sociaux
3 jours de deuil…et pour moi 3 jours d’hébètement, de paralysie de la pensée…
Voir l’impossible, le sang, la souffrance et la mort
Partager l’émotion, la compassion, la solidarité …
Revisiter nos principes : liberté, égalité, fraternité…
Et tenter de comprendre et là clac !… rupture de la pensée
Comme disait Saint Augustin (354 – 430) :
« À force de tout voir, on finit par tout supporter …
À force de tout supporter, on finit par tout tolérer …
À force de tout tolérer, on finit par tout accepter …
À force de tout accepter, on finit par tout approuver. »
Et mettre des mots sur l’innommable : barbarie, inhumain, folie meurtrière…
Eviter les risques : amalgame, stigmatisation, sociologie de la compréhension…
Appel à la raison, au débat, à la dialectique, à la culture, au vivre ensemble…
Et là crac !… en même temps…
Apprendre la disparition quasi programmée du Centre social et culturel de Cordes-Vaour, cet espace de vivre ensemble, de projets partagés,
ce lieu de services publics ouverts à tous : lien social, lutte contre les discriminations, accès aux droits, révélateurs de potentialités, ateliers linguistiques, de cuisine, d’informatique…
Fin de la recyclerie, porteuse du chantier d’insertion où l’inclusion sociale, le retour au travail, la réduction de déchets, la réutilisation,
et la valorisation des objets et des hommes… un projet porté par des habitants … et un territoire…
Ici passer d’une position d’assisté à une position d’acteur prend son sens
Ici aussi des principes : dignité, solidarité, démocratie…
Ici aussi tenter de comprendre pour agir et conserver ce dispositif…
Les mots pour réfléchir existent, les projets sont là ; que manque-t-il ?
… et nouvelle rupture de la pensée …
Et cette phrase de Jean Jaurès :
« C’est l’individu humain qui est la mesure de toute chose »